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Inclusion dans l’économie internationale : L’Algérie pourrait s’inspirer du Canada

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« L’Algérie peut devenir un Canada euro-africain » a estimé Philippe de Fontaine Vive, économiste et ancien vice-président de la Banque européenne de l’investissement (BEI), lors du grand dîner-débat organisé, mardi dernier, par Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise, à l’hôtel El Aurassi (Alger), à l’occasion de son 15ème anniversaire, en présence notamment, du président du Conseil national économique et social, de plusieurs anciens ministres : Amara Benyounes, Abdelatif Benachenhou et Hamid Temmar, des membres du forum des Chef d’entreprises dont son président Ali Haddad, et de nombreux experts.
Philippe de Fontaine Vive insiste sur l’urgence d’une meilleure inclusion de l’Algérie dans l’économie internationale. « Les deux points forts de l’Algérie, qui étaient sa démographie et la force du secteur des hydrocarbures, sont mis en cause gravement aujourd’hui et pas seulement par le cours du baril de pétrole qui ne cesse de baisser » a relevé l’économiste, estimant qu’il ne faut pas être obnubilé par le marché domestique. Tous les raisonnements sont menés, aujourd’hui, avec des marchés domestiques de plusieurs centaines de millions de consommateurs qui sont en concurrence. « Le problème majeur, pour Care et pour les chefs d’entreprises, est de réfléchir à comment valoriser au mieux un marché de 40 millions de consommateurs» a-t-il affirmé, estimant que le Canada pourrait inspirer les réflexions des chefs d’entreprises algériens. Le Canada s’est développé parce qu’il a fait une entente commerciale majeure avec son grand voisin américain. «Vous renversez la carte et vous retrouvez l’Algérie par rapport à l’Europe. Avec énormément de données comparable, vous renversez la carte et vous retrouvez l’Algérie par rapport au continent africain » a indiqué Philippe de Fontaine Vive. « Je vous incite, très sérieusement à penser l’inclusion de l’Algérie dans l’économie internationale en ayant à l’esprit cette idée de pouvoir devenir un canada euro-africain, qui vous donnerait une assise très supérieure au seul marché domestique et donc changerait radicalement la façon d’approcher les fonds d’investissement. Il est urgent de prendre cette place, sinon, d’autres risquent de la de prendre à votre place » a suggéré l’économiste.

« Les réformes structurelles sont nécessaires et indispensables »

Care appelle à la nécessité de réformes structurelles de notre économie et la nécessité de sortir de son excessive dépendance à l’égard d’un marché mondial des hydrocarbures sur lequel elle n’a aucune emprise. Au-delà des réponses adaptées qu’il faut trouver à la contrainte financière qui pèse sur les dépense publiques comme sur les comptes extérieurs. L’urgence pour Care, c’est de réformer en profondeur l’organisation de notre système économique, en s’appuyant sur les difficultés du moment. « Au Care, nous sommes certains de deux choses : d’une part, que des réformes structurelles sont nécessaires et indispensables combien même le baril du pétrole devrait retrouver demain un niveau des 100 ou 150 dollars, et d’autres part, que notre pays recèle les ressources matérielles, mais surtout les ressources humaines et les compétences nécessaires pour mener ces réformes à bon port et pour en faire la base d’une Algérie ouverte sur le monde, prospère et talentueuse » a souligné Slim Othmani président de Care.

« Le temps de l’action doit supplanter celui de la parole »

Il est une réforme qui est urgente et qui ne coûte rien, c’est bien celle de l’assainissement de l’environnement économique et du climat des affaires. Care estime que toutes les conditions sont réunies pour avancer à pas rapide dans ce domaine. Slim Othmani constate que si la réalité des menaces qui pèsent sur l’économie algérienne est largement admise et partagée, en revanche, « la réactivité est encore largement en-deçà des défis qui sont devant nous ». Pour le président de Care, « le temps de l’action doit supplanter celui de la parole ». M. Othmani rappelle que Care a participé à de nombreuse réunions dans le cadre des Tripartites (Gouvernement-Patronat-Syndicat). Un grand nombre des résolutions qui y sont retenues et adoptées tombent sous le sens et sont d’une évidence criarde. Il reste que leur mise en œuvre est toujours laborieuse et insuffisante. « Il est clair pour nous entrepreneurs, que le rythme des changements devra être sérieusement accéléré, pour être à la hauteur des dangers qui frappent à notre porte » a plaidé M. Othmani.
Le président de Care a évoqué également le pacte économique dont « le contenu a été malheureusement perdu de vu ». Slim Othmani a estimé que le document «est plus que jamais d’actualité parce qu’il résume, de notre point de vue, le sens que nous donnons au mot inclusion ».

M.R

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