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Huile d’olive: les ambitions d’exportation entravées par l’insuffisance de la production

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 La faible production nationale de l’huile d’olive comparativement aux autres pays producteurs méditerranéens, le manque d’aides publiques et les aléas climatiques sont autant de facteurs entravant l’Algérie à se frayer une bonne place dans le marché d’exportation de cette huile.

« Avec des capacités de production limitées, il est déjà difficile de satisfaire toute la demande nationale en huile d’olive algérienne laquelle souffre de la forte concurrence de celles importées auprès des pays voisins méditerranéens  en raison de leurs bas coûts », expliquent à l’APS des fabricants nationaux.

De surcroît, contrairement aux filières lait, céréales et pomme de terre, celle de l’huile d’olive ne bénéficie pas suffisamment de soutien de la part des pouvoirs publics, se plaignent-ils.

Certes, des aides sont octroyées pour les équipements des huileries et de conditionnement à travers le Fonds national de développement agricole (FNDA), mais ce sont les crédits de campagne qui font le plus défaut.

Hocine A., producteur et l’un des rares exportateurs d’huile d’olive de la région de M’chedellah (Bouira), explique que juste avant la compagne oléicole, qui débute en décembre de chaque année, les gros producteurs d’huile doivent louer des oliveraies pour les exploiter,  tandis qu’à la cueillette, ils achètent les récoltes auprès des particuliers.

« Et c’est à ces moment-là que les banques ou tout autre établissement d’aide financière s’avèrent décisifs pour accompagner les exploitants en vue d’assurer une bonne récolte et, donc, une bonne production », souhaite cet oléiculteur rencontré lors du salon international de l’huile d’olive tenu récemment à Alger.

L’autre fait relevé est que l’olivier est extrêmement sensible à la pluviométrie et aux changements climatiques.

Localement, un quintal d’olives donne un rendement de 16 à 18 litres d’huile uniquement, et ce, en fonction du grain est donc de la campagne de chaque année, précise ce producteur qui tient à observer que l’huile d’olive la plus prisée à l’étranger et, donc, exportable est celle dont la saveur est douce et pas trop amère et d’un faible taux d’acidité.

Exportant annuellement des petites quantités allant entre 5.000 et 10.000 litres en moyenne, il souligne qu’il ne pourrait s’engager dans de gros marchés extérieurs en raison de la nature aléatoire de la filière oléicole en Algérie avec des récoltes instables et des aides étatiques insuffisantes pour booster la production.

Pour pallier aux années de mauvaises récoltes, soutient un autre producteur, il s’agit de maximiser ses chances en exploitant le maximum d’oliveraies possibles, déplorant un accès limité au foncier agricole et la faiblesse des avantages consentis par les pouvoirs publics.

Retard par rapport aux pays voisins du bassin méditerranéen

Faisant une comparaison avec la Tunisie qui, pourtant, dispose d’une superficie inférieure en oliveraies par rapport à l’Algérie, des fabricants nationaux relèvent que dans ce pays, comme dans d’autres de la région méditerranéenne, la filière bénéficie d’efforts de développement et d’accompagnement des pouvoirs publics.

« La filière en Tunisie est structurée, organisée et surtout subventionnée », avancent-ils en ajoutant que l’huile tunisienne concurrence ardûment l’huile algérienne sur les marchés étrangers en raison de son bas coût grâce à l’aide financière étatique.

« Pour pouvoir exporter, notre production nationale doit bénéficier de nouvelles exploitations et de subventions pour assurer l’avantage comparatif sur le prix », préconisent-ils.

Selon eux, l’huile d’olive algérienne coûte 7 euros/litre sur le marché méditerranéen, alors que les concurrents de la région proposent des prix beaucoup moins chers.

Pour rappel, l’Observatoire national des filières agricoles et agroalimentaires (ONFAA) a indiqué dans son bilan de la campagne oléicole 2015-2016 que la production algérienne en huile d’olive a été de 900.000 hectolitres à travers le territoire national, en hausse de 25% comparativement à la campagne précédente, avec une superficie oléicole passée à 471.657 ha, en augmentation de près de 16% comparativement à la campagne écoulée.

La surface réservée à l’oléiculture à l’échelle nationale se compose de 56,3 millions d’oliviers dont 32,3 millions oliviers productifs, soit un taux de 57%, selon les chiffres du Commissariat au développement de l’agriculture en régions sahariennes (CDARS, Ouargla).

Dans le Nord du pays, l’oléiculture est concentrée au niveau de sept principales wilayas (Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Bordj Bou Arreridj, Jijel, Sétif et Mascara) dont la région centre représente un taux de plus de 75% de la superficie oléicole globale de ces sept (7) wilayas.

Concernant les régions sahariennes, la superficie oléicole s’étend sur près de 13.000 ha composée de 3,4 millions oliviers dont 2,9 millions en masse et 488.330 en isolés, sachant que le nombre d’oliviers productifs est de 1,7 million arbres, soit un taux de 49%.

Pour le classement des premières wilayas productrices dans le Sud du pays, Biskra occupe le premier rang avec une superficie plantée de 4.245 ha (33% de la superficie oléicole totale du sud), suivie de la wilaya d’El Oued avec une superficie de 3.000 ha (23%) et de Laghouat avec une superficie de 2.082 ha (16%).

Au niveau mondial, les plus gros producteurs d’huile d’olive sont l’Espagne, l’Italie, la Grèce qui réalisent à eux seuls 75% de la production mondiale, suivis de la Tunisie dont la production représente près de 9%.

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