La mécanisation du secteur oléicole demeure un point de discorde entre différents intervenants. D’aucuns, dont Nouad Amokrane Mohamed, expert en agronomie, estime que des adaptations peuvent voir le jour, alors que d’autres, notamment Bellaha Moumou, gérant de la coopérative oléicole Chok de Bouira, sont d’avis qu’« on peut mécaniser mais auprès des nouveaux vergers, implantés dans les Hauts-Plateaux et le Sud. ».
Selon ce dernier, « la vastitude des vergers, estimée à des centaines de hectares de superficie des oliviers, nécessiterait des équipements lourds. D’une part, l’intervention sur les champs se fera rapidement, et d’autre part, on fait familiariser ces derniers, notamment de Djelfa, Tiaret, Saida, encore vierges, aux modes agricoles innovants » en faisant également savoir que « ce n’est pas le cas quand il s’agit d’oliviers centenaires de Skikda, Béjaia, Tizi Ouzou, Bouira, Guelma, Annaba, soit les plus grandes wilayas productrices d’huile d’olive en Algérie, où on y trouve des arbres d’une hauteur dépassant souvent les 6 mètres de hauteur, aux écorces rugueuses et aux racines de 5 à 6 mètres de diamètres. ».
Pour Abdelwahab Samir, de l’AMF, société de fabrication de scourtins en coco et nylon, fonctionnelle depuis 1963 à Akbou, dans la wilaya de Bejaïa, « il est difficile de vulgariser la mécanisation dans un environnement ou 80% des huileries adoptent une méthode traditionnelle, qui, qu’on le veuille ou non, demeure toujours en vigueur dans des pays développés, tel l’Espagne, à l’origine de cette technique ».
« Le système traditionnel, poursuit-il, permet, quand même, de faire garder à l’huile ses valeurs nutritives. », en concluant « pour moderniser, il faut, avant tout, réguler la filière, démunie d’interprofession, sans label, et à laquelle manque de laboratoires d’analyses pour jauger de la qualité du produit ».
La technologie allemande, plus performante mais méconnue
« Déjà, il faut penser à former les effectifs travaillant, par exemple, dans les huileries. », tient à indiquer, pour sa part, Nasri Abdelghani, gérant de la société Jeha Co Algérie sise à Sétif, partenaire de Jeha Co Syrie basée en Egypte, spécialisée dans l’installation et la formation en extraction d’huile d’olive. « D’ailleurs, ajoute-t-il, le dispositif que nous commercialisons, depuis maintenant plus d’une année, à hauteur de 10.8 millions de DA, comprenant la trémie, le tapis élévateur, l’effeuilleuse, la laveuse, la trémie et vis sans fin, le broyeur, le malaxeur, le décanteur, le séparateur, la chaudière et deux vis sans fin pour le grignon, inclut le coût de la formation, en outre de ceux du matériel, le transport maritime, l’installation, et la mise en marche ».
En enchainant « pour le moment, nous n’avons que 12 clients, ce qui demeure insuffisant. Car, beaucoup d’agriculteurs préfèrent, pour des raisons à élucider, la technologie italienne, alors que nous sommes représentants de la technologie allemande, la plus performante sur le marché ».
Les contraintes de ce marché n’ont, en revanche, pas fait dissuader le partenaire algérien de Naaoura, Merdas Mourad, basé à Guelma, à projeter « de se lancer, à compter de 2018, dans la fabrication des chaines continues d’extraction d’huile d’olive », et ce, « après une expérience de plus de deux ans dans l’installation et la vente de ces chaines continues, dotées de moteurs de conception allemande, d’une capacité d’extraction de 90 tonnes d’olive par jour ».
Ajoutant : « notre future unité fonctionnera à l’aide du matériel local : les moteurs électriques acquis au niveau de l’usine de Azzazga, et la fente et l’acier du complexe sidérurgique d’El Hadjar, situé à Annaba».
En conclusion, quelque soit le modèle à adopter, il faut relever que la multitude des sociétés étrangères présentes au Salon Med Mag Oliva, qui se tient du 22 au 25 février, à la Safex, se sont justement déplacées pour deux objectifs : la commercialisation et/ou la conclusion de partenariat.
