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La tripartite, pourquoi faire ?

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La prochaine tripartite aura lieu le 6 mars prochain. C’est encore une fois l’une des rares occasions, depuis l’institution de ce rendez vous entre le patronat, l’UGTA d’un coté et le gouvernement de l’autre, que cette 20em tripartite sera organisée en dehors de la capitale. Après donc Biskra c’est  la ville d’Annaba qui a été choisi pour abriter les travaux de la tripartite.

Comme à la veille de chaque rencontre, les organisateurs parlent de relance économique, de croissance, de l’émergence d’une base industrielle productive, de justice sociale…etc.

Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait parlé l’année dernière à l’occasion de la 19em tripartite de  « nouveau modèle de croissance économique qui vise l’émergence d’une base productive et industrielle moderne et compétitive tout en préservant la justice sociale ».

« Tous nos efforts et nos capacités sont orientés vers la réunion des conditions d’émergence d’une base productive et industrielle nationale moderne et compétitive, à travers l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et la promotion de la production nationale, en luttant ensemble contre ce qui bloque son épanouissement et en écartant les bureaucrates et les véreux », avait insisté le premier ministre.

A l’issue de la dernière tripartite le gouvernement avait annoncé un nouveau modèle de croissance économique dont les différentes phases d’exécution s’étaleront sur les quatre prochaines années et dont l’objectif est de générer des recettes fiscales supplémentaires grâce à davantage d’investissements dans les secteurs à forte valeur ajoutée, tels que le secteur agro-industriel, les énergies renouvelables, les services ainsi que l’économie numérique et l’économie de la connaissance.

Cette nouvelle stratégie, selon le communiqué final, rendu public au terme de la réunion tripartite, s’appuie sur le plan quinquennal 2015-2019 actuellement en vigueur qui vise également à intensifier la production nationale et à réduire la dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures.

Parmi les secteurs qui présentent un fort potentiel et pourraient jouer un rôle moteur dans le développement de l’économie hors hydrocarbures,  le secteur automobile a été cité comme exemple.

En effet, depuis la fin de l’année 2016, plusieurs usines ou chaines de montage de véhicules de différentes marques sont installés en Algérie. 

Même si les taux d’intégration sont pour l’heure dérisoires, le gouvernement et son ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchaoureb, pensent savoir que l’Algérie deviendra un « Hub » de la construction automobile dans toute l’Afrique d’ici quelques années. Ambition démesurée ou perspective savamment pensée ?

Depuis l’indépendance du pays en 1962, l’Algérie  a lancé de grands projets économiques pour mettre en place une assise industrielle dense. Toutefois, en dépit de toutes les  réalisations importantes (routes; autoroutes, métro, Tramway, usines, universités etc.), qui ont été réalisées, en particulier depuis l’année 1999 notamment,  l’économie algérienne, passant par divers stades de turbulences, n’arrive toujours pas à trouver ses repères et à tirer les leçons des échecs précédents. Pis, toute initiative aussi prometteuse soit-elle décidée lors des différentes tripartites se heurte à une hydre dont les ramifications s’étendent à tous les secteurs d’activités. Il s’agit de la bureaucratie qui bloque toute velléité de développement, très souvent à cause d’anciens réflexes qui ont la peau dure. L’état est aujourd’hui confronté à un grave problème. Son incapacité à appliquer la loi du fait de l’omnipotence des fonctionnaires de ce même Etat à tous les niveaux de responsabilité, hypothèque l’avenir de ce pays.    

Cette situation est dramatique pour l’économie algérienne et a complètement déstabilisé le pays et son économie. A quoi sert en effet de penser et de décréter  les lois si elles sont tout simplement bafouées par ceux là même censés veiller à leur application ?

L’économie algérienne demeure encore malheureusement très fortement dépendante de la rente des hydrocarbures, qui représentent la principale source de revenus du pays. L’effondrement des cours des hydrocarbures a mis l’Algérie dans une situation économique très précaire. Depuis plus d’un demi-siècle l’Algérie  cherche continuellement un modèle économique sans y parvenir. Alors une tripartite de plus ou de moins pourquoi faire ?

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