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Contrats de gaz à long terme : L’Algérie, cède aux pressions du marché

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Alors qu’il ya quelques mois, on clamait haut et fort qu’une révision des contrats d’approvisionnement  de gaz  à long terme (25 à 30 ans) et leur indexation sur les cours du pétrole était exclue, il semblerait que le vent ait tourné et les autorités qui ont revu leur copie, ont décidé d’abdiquer et de renoncer à cette position qui a longtemps été de mise, vu les investissements colossaux consentis dans ce secteur dont les coûts ne peuvent être amortis que dans plusieurs années.

L’Algérie, pour rappel étant l’un des principaux fournisseurs en gaz de l’Europe. Les clients européens  estiment que vu l’évolution des écarts entre les prix du pétrole et du gaz, ces contrats se sont avérés non compétitifs et ne reflètent plus la réalité du marché européen.

En tous cas, il est certain que l’Algérie fragilisée par la chute des prix du pétrole, ne peut finalement que céder aux pressions du marché. C’est ce qui ressort en substance des propos du ministre de l’énergie Nourredine Bouterfa dans un entretien paru au quotidien national «l ‘Expression ».

Le ministre, invité à livrer son analyse  sur le marché international du gaz, a reconnu que le pays n’avait d’autre choix que de se mettre en compétition avec les autres producteurs pour garder ses parts de marché et pour pouvoir placer son gaz.

Selon lui, « nous sommes face à une nouvelle réalité du marché et les contrats à long terme vont devenir très difficiles à maintenir vu l’évolution du commerce du gaz naturel liquéfié (GNL) ».

Sur un autre chapitre, le ministre a affirmé que « l’Algérie pourra transformer localement toute sa production de pétrole brut à l’horizon 2025 grâce aux projets de pétrochimie actuellement en réalisation ou à l’étude.

En indiquant que « si tous les projets dans le raffinage et la pétrochimie arrivent à leur terme, l’Algérie pourra transformer toute sa production de pétrole brut à l’horizon 2025 » ajoutant que « le pays sera, dès lors, un exportateur marginal de pétrole ».

Le ministre a argué que « ces projets permettent d’entrevoir « un bond appréciable » dans le domaine de la diversification et de la substitution aux importations, en précisant que les quatre (4) raffineries à venir (Tiaret, Hassi Messaoud, Biskra et Arzew) accroîtront la production de carburants de quelque 20 millions de tonnes.

Ces quantités sont « largement suffisantes pour la consommation locale, avec un surplus qui sera destiné à l’exportation », avance M. Boutarfa considérant que cette projection faite par le gouvernement est aussi « le grand défi de Sonatrach ».

Abordant le gaz de schiste, il a estimé que le déclin inéluctable du gaz conventionnel imposait le développement de cette ressource « Nous sommes condamnés à y aller un jour ou l’autre. Maintenant, il faut dialoguer, sensibiliser et être à l’écoute des préoccupations afin de dédiaboliser les hydrocarbures non conventionnels » a-t-il soutenu.

Concernant les derniers appels d’offres internationaux pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures en Algérie, M. Boutarfa a jugé que les dispositions fiscales contenues dans la loi sur les hydrocarbures en vigueur depuis 2013 ne favorisaient pas leur succès.

Il a indiqué, dans ce sens, que le gouvernement pourrait recourir à la révision de cette loi dans son aspect fiscal si cette démarche s’avèrerait nécessaire.

« Nous examinons la situation pour voir s’il est absolument nécessaire de réviser la loi. Personnellement, je ne suis pas très favorable à la révision de but en blanc. La loi est incitative dans beaucoup d’aspects, mais il y a certains paramètres à réviser par voie réglementaire de façon à donner plus d’attractivité au secteur sans avoir à modifier le texte législatif » a-t-il noté.

Evoquant l’application de la baisse de production de brut algérien, dans le cadre de l’accord de l’Opep, le ministre a expliqué que l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) avait la prérogative légale de contraindre toutes les entreprises étrangères activant en Algérie à réduire leur production.

« L’opération sera gérable puisqu’il s’agira de décisions prises d’un commun accord entre la compagnie nationale et ses partenaires. Il n’y a donc aucun problème à ce niveau. Au demeurant, la réduction est assez faible: 50.000 barils/jour répartis entre les producteurs est une équation très facile à résoudre », soutient-il.

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