Le président l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) nous livre, dans cet entretien, plus de précisions sur les propositions de son association faites au comité organisationnel du forum africain d’investissements et d’affaires entre autres, celles liée à l’exploitation de la route transsaharienne et la conclusion des accords d’association avec des organisations africaines, telles la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ce forum reste, selon Mr Nasri une opportunité pour faire connaitre le marché algérien.
Algérie-Eco : Plus de 2000 opérateurs économiques africains seront présents au forum africain d’Alger prévu du 03 au 05 décembre prochain. Le rendez-vous constitue une occasion pour l’Algérie qui veut s’orienter vers l’Afrique, pour accroître le potentiel économique du continent. En tant que président de l’association des exportateurs, qu’attendez-vous de cet événement ?
Mr Ali Bey Nasri : Nous attendons beaucoup de cette rencontre car c’est une opportunité pour faire connaitre le marché algérien. Ce forum permettra également d’identifier les besoins africains pour pouvoir y répondre comme je l’ai dit dans mes précédentes sorties médiatiques car l’identification de ces besoins est impérative et ce devant l’absence de mécanismes d’exportation vers l’Afrique afin de faciliter l’introduction des entreprises algériennes sur le marché africain. Il ne faut pas croire aussi qu’accéder au marché africain est facile, c’est tout aussi difficile que celui de l’Europe, les pays africain sont de plus en plus exigeants en matière de qualité des produits et expriment un besoin en matière de produits manufacturés et industriels.
Vous avez transmit récemment au comité organisationnel de l’événement des propositions pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces propositions ?
Exactement, nous ne pouvions pas rester les bras croisés alors que nous pensons que c’est un événement à ne pas rater. Nous avons fait plusieurs propositions dans ce sens après avoir été sollicités par le comité d’organisation de ce forum. La plus importante reste celle liée à l’exploitation de la route transsaharienne. Les Etats ont déboursé des sommes faramineuses pour construire cette autoroute, pourquoi ne pas l’exploiter dignement. Il faut rentabiliser la route transsaharienne. Aussi, il faut cibler un pays pour pouvoir arriver à d’autre pays, et nous au niveau de l’Anexal, nous avons choisi le Niger car il a des frontières avec plusieurs pays africains en appelant à l’ouverture, dans les plus brefs délais, des frontières algériennes avec le Niger. Ce pays peut être un atout pour les exportations algériennes ou la marchandise algérienne peut atteindre plusieurs pays en passant par le Niger.
Aussi, parmi les plus importantes de ces propositions, c’est de conclure des accords d’association avec des organisations africaines, telles la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Nous avons proposé également de créer des zones franches dans la wilaya de Tamanrasset pour faciliter les échanges commerciaux où les entreprises nationales pourraient stocker leurs marchandises au niveau de cette zone et faciliter leur acheminement vers l’Afrique et les pays africains, de leur côté, ils pourront s’approvisionner en marchandises sans être obligés d’aller ailleurs, même avec un coût réduit. Il ne faut pas oublier également le rôle des banques et des services des douanes pour faciliter les transferts, les investissements et renforcer les relations économiques sans oublier la logistique qui est de la plus haute importance aussi et pour le marché européen et pour le marché africain.
Donc l’événement revêt une grande importance pour vous et même pour tous les opérateurs économiques qu’ils soient algériens ou d’autres pays africains ?
On peut considérer l’Algérie comme un tout mais il faut faire des choix. Il faut avoir une vision claire et une stratégie réfléchie et des réponses sur les attentes et les besoins des pays africains. Il ne faut pas oublier que les pays les plus pauvres sont en Afrique. Donc il faut bien étudier les prix. Donc il faut des accords commerciaux, un accord de protection des investissements, un autre de reconnaissance de la propriété industrielle. Il faut savoir aussi, que le produit algérien est totalement méconnu dans pratiquement tous les pays de l’Afrique centrale et le marché africain est très peu maîtrisé par les opérateurs nationaux. Donc ce forum reste pour nous une occasion en or pour rapprocher les opérateurs économique africains.
