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Elle vient d’être levée pour les investisseurs étrangers , A quand la suppression de l’autorisation préalable d’investir pour les algériens ?

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Les organisations patronales et les investisseurs étrangers réclament depuis plusieurs années la suppression de l’autorisation préalable exigée par les pouvoirs publics aux promoteurs d’investissements et son remplacement par une simple déclaration d’existence identifiant le promoteur comme  contribuable.

Si pour les non résidents l’autorisation préalable requise par le gouvernement vient d’être supprimée, les autorisations administratives préalables sont toujours requises    promoteurs résidents en Algérie. Les pouvoirs publics sont restés sourds à leur doléance mais, pire encore, verrouillé davantage la promotion des investissements en créant des instances bureaucratiques (CNI, CPE, CALPI) qui donnent aux pouvoirs publics la possibilité d’écarter ou d’agréer les investissements au gré de pernicieux arrangements.

L’Algérie est restée de ce fait  un des rares pays au monde où une personne qui veut créer de la richesse et de l’emploi doit d’abord solliciter, sans jamais être sûr de l’obtenir, l’autorisation de ces instances agissant pour le compte des autorités politiques. Une autorisation qui prendra, sauf proximité du promoteur avec ces autorités, plusieurs mois, voire même plusieurs années, avant d’être accordée ou refusée.

Pour lancer un projet industriel d’importance, un promoteur algérien doit d’abord informer le Conseil National de l’Investissement (CNI) s’agissant d’une affaire privée ou le Conseil des Participations de l’Etat (CPE) s’il relève du secteur public économique.

Ces deux Conseils initialement créés pour servir de régulateurs, mais aussi et surtout, de facilitateurs d’investissements sont devenus au fil du temps des barrages dressés à l’encontre de certains hommes d’affaires dont certains cercles influents du pouvoir, souhaitent, pour des raisons politiques, contrôler l’expansion économique et financière.

La crainte souvent mise en évidence par les autorités politiques est en effet d’être débordés par de des entrepreneurs devenus trop puissants et en mesure d’influer à terme sur les grandes décisions politiques et certaines prérogatives de puissance publique.

D’où ces instances de contrôle toutes composées de nombreux membres du gouvernement et exclusivement présidées par le premier ministre. Compte tenu du nombre élevé de ministres (environ une dizaine) et de leurs agendas chargés, il est, à l’évidence, très difficile de réunir ces Conseils dans des délais raisonnables. D’où le nombre très restreints de Conseils qui se tiennent dans l’année (A peine un CNI et 3 CPE en 2015).

Les dossiers en quête de visas s’accumulent contraignant bien souvent des promoteurs à abandonner leurs projets car les pertes de temps et d’argent sont souvent insoutenables, notamment pour les moins nantis. Un promoteur qui obtient l’accord d’investir au bout de deux années est en effet, obligé de reformuler son business plan, car de nombreuses données notamment économiques et financières, ont changé durant cette longue période d’attente.

La législation économique a en entre temps changé, le coût des équipements a augmenté, la main d’œuvre est devenue plus chère et les débouchés marchands parfois moins sûrs. D’où l’abandon par certains promoteurs privés de projets qui ont perdu leur viabilité du fait d’avoir trop longtemps attendus le feu verts du CNI.

Ce n’est évidemment pas le cas pour les investissements des entreprises publiques pour qui la rigueur budgétaire ne compte pas, l’Etat étant constamment prêt à éponger leurs pertes à coups d’assainissements financiers.

 Fréquemment interpellé par les investisseurs privés par le biais de leurs organisations patronales, le gouvernement ne veut malheureusement accéder à leur revendication car les enjeux, notamment politiques, sont trop importants. Il en a donné la preuve de sa détermination à ne contrôler que les hommes d’affaires algériens, en concédant uniquement aux investisseurs étrangers qui ne représente aucune menace sur son pouvoir, le droit de ne pas soumettre leurs projets à l’accord préalable du CNI.

Le gouvernement semble ainsi plus que jamais déterminé à contrôler la taille des entreprises, notamment privées, dans le but évident de « réguler » leur expansion au gré d’arrières pensées politiques. Il n’en demeure pas moins que le plus grand perdant est le pays dont cette bureaucratie étouffante fait perdre énormément de temps et d’argent.

Il faut, à titre d’exemple, savoir que la plupart des grands projets industriels (cimenteries, usines de médicaments, complexes électroménagers, agroalimentaires et autres) qui viennent d’entrer en production ont pratiquement perdu de longues années dans les méandres de la bureaucratie et de blocages surréalistes pour un pays qui clame à longueur de journée sa détermination à promouvoir l’investissement productif.

L’Algérie a dû entre temps importer les produits qui auraient normalement dû sortir de ces usines dont on a longtemps retardé la mise en service. Uniquement pour le ciment on estime que l’Algérie aurait pu éviter d’importer au minimum 8 millions de tonnes de divers ciments, si les nouvelles usines étaient, comme initialement prévu, opérationnelles au début de l’année 2014.

Il serait sans doute temps de faire le bilan des pertes intersectorielles que la bureaucratie et cette procédure d’autorisation préalable pour le moins anachronique, ont fait subir au pays.

La lourdeur des pertes auquel ce bilan conclurait très certainement, devrait alors contraindre les autorités algériennes à supprimer cette procédure aberrante qui compromet l’essor de l’industrie et la diversification de l’économie, à l’heure où l’Algérie en proie à un redoutable choc pétrolier, en a tout particulièrement besoin.

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