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Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs Algériens (ANEXAL), à Algérie-Eco : « La cellule d’écoute des opérations d’exportation a permis de régler plusieurs problèmes »

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Algérie-Eco : Le ministre du Commerce a tenu, le 03 Août 2016, la sixième (6ème) réunion de la cellule d’écoute et du suivi des opérations d’exportation, dont Anexal fait partie et est l’un des fondateur de cette cellule. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?

MNasri : La cellule d’écoute a été créée lors d’une réunion qui a regroupé les représentants des exportateurs dont Anexal et le ministre du Commerce le 25 janvier dernier. Au départ, nous nous sommes entendus sur l’appellation de cellule de crise qui traite des problèmes des exportateurs. Ensuite elle devient cellule d’écoute. Un rapport a été remis par la suite au premier ministre qui a tout de suite demandé de créer un comité de réflexion. MSellal a donné des instructions de lever tous les obstacles qui freinent l’activité des exportateurs et revoir les lois, s’il le faut. Il y a eu par la suite des réunions auxquelles ont participé les exportateurs groupe par groupe, et on exposé chacun leurs problèmes. Donc le but principal de cette cellule et de recenser les problèmes et de trouver les solutions à ces derniers.

Comment voyez-vous cette initiative, au moment où certains opérateurs et exportateurs ne font plus confiance à ce genre de solution ?

Il faut comprendre une chose, il y a ce qu’on appelle l’opérationnel, la tactique et le stratégique. Le ministère du Commerce montre sa disponibilité à mieux gérer la situation, et le Premier ministre s’intéresse en personne aux problèmes des exportateurs. Donc ça ne peut être que satisfaisant au moment où on est à l’écoute des opérateurs économiques.

Je ne vous cache pas que depuis l’installation de cette cellule, certains problèmes ont été réglés, pour quelques exportateurs. Je cite l’exemple d’un exportateur de farine de Caroube. Ce dernier est même actuellement producteur de comprimés et de gélules. Il a réalisé un centre de recherche il voulait en faire une activité commerciale mais il a eu des difficultés dans ce sens. Il a exposé son problème au ministre du Commerce et a été réglé par la suite. Il est le 2ème exportateur mondial de farine de caroube. D’autres problèmes comme celui de l’admission temporaire, ont été réglés.

Quels sont les problèmes qui restent en suspens ?

Bien sûr on ne peut pas régler tout à la fois, c’est au fur et à mesure mais c’est un bon signe pour l’économie du pays qui cherche à diversifier ses activités en dehors des hydrocarbures. Je cite comme exemple le règlement Nº14-04 du 29 septembre 2014 fixant les conditions de transfert de capitaux à l’étranger au titre de l’investissement à l’étranger par les opérateurs économiques de droit algérien. Cette loi bloque les opérateurs algériens qui veulent investir à l’étranger. Elle stipule que les transferts de capitaux au titre de l’investissement à l’étranger par des opérateurs économiques de droit algérien, quelle que soit la forme juridique qu’il peut prendre dans le pays d’accueil, sont soumis à l’autorisation préalable du Conseil de la monnaie et du Crédit.

La loi exige également que l’investissement à l’étranger doit être en rapport avec l’activité de l’opérateur économique de droit algérien concerné ; doit avoir pour objectif de consolider et de développer cette activité et ne doit pas porter sur des opérations de placements ou sur des biens immobiliers autres que ceux correspondant aux besoins d’exploitation des entités créées à l’étranger ou faisant partie intégrante de leur activité. Il y a aussi le problème de la dépénalisation de l’acte de gestion qui persiste.

Le gouvernement cible actuellement le marché africain. D’ailleurs la CACI à organisé récemment une tournée des opérateurs algériens à certains marché africains pour la promotion du produit algériens et de lier des relations d’affaires. Que pensez-vous de cette initiative ?

Il faut savoir que le Maroc exporte près d’un milliard de dollars vers les pays africains, l’Algérie n’exporte que 62 millions de dollars, c’est rien. On est au stade zéro pour ce qui est de l’exportation vers les pays africains. Pourtant, le marché africain offre des opportunités très importantes pour l’export. Il faut en parallèle de ces visites, créer le climat idéal pour faciliter l’acte d’exporter. Il faut alléger et assouplir la réglementation de la banque d’Algérie concernant l’investissement à l’étranger, la loi que j’ai cité auparavant celle du 14-04 qui limite considérablement l’investissement des opérateurs algériens à l’étranger.

Avez-vous suggéré des solutions dans ce sens ?

Depuis des années. L’Anexal propose de signer des accords commerciaux et des protocoles entre les investisseurs africains, de signer des accords pour ce qui est de la propriété industrielle, d’ouvrir la frontière avec le Niger car cet accès terrestre est stratégique. Le passage peut diviser le coût du transport de la marchandise en trois. Il faut aussi un accompagnement bancaire, cibler les pays africains, régler le problème du transport maritime etc…

Entretien réalisé par Imène A

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