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Le Japon renoue avec l’excédent commercial

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Le Japon a renoué avec un excédent commercial sur les six premiers mois de l’année grâce au pétrole bon marché, une performance inédite depuis l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011.

Le solde des échanges de biens s’est établi entre janvier et juin à 1.814,16 milliards de yens (15,5 milliards d’euros), contre un déficit de 1.697,62 milliards sur la même période un an plus tôt, selon les statistiques publiées lundi par le ministère des Finances.

Il faut remonter à la période de juillet-décembre 2010 pour trouver trace d’un surplus semestriel.

Habitué par le passé à de glorieuses performances commerciales, l’archipel avait glissé dans le rouge en 2011, pour la première fois en 31 ans, le sinistre de Fukushima l’ayant contraint à recourir massivement aux importations d’énergies fossiles pour compenser l’arrêt des réacteurs nucléaires. Seules deux tranches sur un parc de 42 sont actuellement en service.

Mais depuis plusieurs mois maintenant, le Japon bénéficie de la chute des cours de l’or noir. Après une réduction du déficit commercial de près de 80% en 2015, l’embellie s’est poursuivie au premier semestre alors que la facture de pétrole et produits dérivés ainsi que du gaz naturel diminuait de l’ordre de 40%, ce qui a contribué à un déclin des importations de 17,2%.

Mauvaise nouvelle cependant: les exportations ont fléchi en valeur de 8,7%, pénalisées par la moindre demande des pays d’Asie, notamment de Chine, sur fond de ralentissement de l’activité. En outre, le récent regain du yen, accentué par la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne (Brexit), diminue mécaniquement la valeur des recettes encaissées à l’étranger.

Sur le seul mois de juin, le commerce extérieur, qui était retombé dans le rouge en mai, a dégagé un excédent de 692,84 milliards de yens (5,9 milliards d’euros), comparé à un déficit de 60,9 milliards de yens un an auparavant.

C’est mieux que prévu – les économistes interrogés par l’agence Bloomberg misaient sur un surplus de 474 milliards de yens – mais la tendance négative s’est confirmée du côté des expéditions à l’étranger: elles ont décliné de 7,4% à 6.025,46 milliards de yens (51,5 milliards d’euros), soit le neuvième recul mensuel d’affilée. A noter toutefois qu’elles ont augmenté en volume (+2,9%).

Les importations ont quant à elles plongé de 18,8% sur un an à 5.332,6 milliards de yens (45,6 milliards d’euros). Si c’est le reflet d’une facture énergétique allégée et de la hausse du yen (qui contribue à réduire les coûts des marchandises importées), c’est aussi le signe d’un manque de dynamisme de la troisième économie mondiale.

Par région, c’est à l’égard de l’Asie que le repli est le plus prononcé, tant du côté des exportations (-10,6%) que des arrivages (-15%), et des Etats-Unis (respectivement -6,5% et -17,2%). Vis-à-vis de la zone européenne, les envois sont quasi stables mais les importations ont faibli de 6,6%.

« Les exportations ont pris un coup du fait de l’avancée du yen » depuis le début de l’année, a souligné pour Bloomberg News Koya Miyamae, économiste chez SMBC Nikko Securities. Les entreprises, en particulier les grands groupes fortement présents à l’étranger, « vont probablement broyer du noir pour un certain temps encore ».

Ces statistiques entreront sans doute en ligne de compte dans la décision de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), attendue vendredi. Dans un contexte économique globalement médiocre (inflation et consommation des ménages dans les limbes), une très grande majorité des observateurs (32 des 41 analystes interrogés par Bloomberg) prédisent l’adoption de nouvelles mesures.

De son côté, le gouvernement du Premier ministre conservateur Shinzo Abe a promis un plan de relance massif pour tenter de redonner des couleurs à sa stratégie « abenomics », qui a échoué pour l’heure à revigorer l’économie

Source : AFP

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