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Automobile: PSA scelle son retour en Iran via une co-entreprise

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Le groupe PSA a indiqué mardi avoir signé l’accord final de co-entreprise avec son partenaire Iran Khodro, scellant le retour de l’entreprise automobile française en Iran après la levée de sanctions internationales.

Cet accord, qui concrétise une annonce effectuée fin janvier lors d’une visite du président Hassan Rohani à Paris, va permettre à PSA de produire en Iran à partir du second semestre 2017 « des véhicules de dernière génération » Peugeot 208, 2008 et 301, a précisé le constructeur dans un communiqué.

Conformément à ce qui avait été révélé il y a cinq mois, cette co-entreprise détenue à égalité par les parties française et iranienne « pourra investir jusqu’à 400 millions d’euros au cours des cinq prochaines années en capacités industrielles et en recherche et développement », a encore indiqué PSA.

En outre, l’accord prévoit « la création d’une joint-venture (co-entreprise, NDLR) sur le site industriel de Téhéran pour produire de nouveaux véhicules Peugeot de dernière génération, sur la base d’une plateforme qui servira également à Iran Khodro pour développer ses propres véhicules ».

PSA ambitionne de construire à moyen terme 200.000 modèles par an, puis davantage dans ce que son président du directoire, Carlos Tavares, avait dit en janvier espéré être « une relation de très long terme ».

Les deux partenaires ont également entériné mardi le principe d’une « capacité à exporter les produits de la co-entreprise dans la région » ainsi que « la reprise des relations contractuelles sur la production des véhicules de la marque Peugeot actuellement commercialisés en Iran », soit des véhicules d’ancienne génération Peugeot 405 et 206.

PSA ne les comptabilisait pas dans ses statistiques mondiales (2,97 millions d’unités vendues en 2015) car ces voitures étaient jusqu’ici fabriquées avec des pièces locales et chinoises. Elles détenaient toutefois un tiers du marché du neuf en Iran avec 350.000 unités l’année dernière, selon l’entreprise.

Cette nouvelle alliance, aboutissement de négociations ardues, marque le retour très attendu de PSA en Iran, quatre ans après un départ contraint par le resserrement des sanctions occidentales contre le programme nucléaire controversé de la République islamique.

Ce renoncement avait constitué un coup dur pour le constructeur, à l’époque lié à l’Américain General Motors, alors que l’Iran constituait son deuxième débouché en volume après la France. PSA estime à quatre millions le nombre de Peugeot circulant aujourd’hui en Iran.

Le PDG d’Iran Khodro, Hashem Yekkeh Zare, avait affirmé début février que le constructeur iranien, dans le cadre de l’accord de retour de PSA, avait obtenu du Français 427 millions d’euros de bonus, de remise de dettes et de rabais pour « compenser le départ soudain » de l’entreprise française en 2012. PSA n’a pas confirmé ces éléments.

L’Iran est considéré comme l’un des marchés automobiles au plus fort potentiel de croissance: le taux d’équipement y est inférieur à 100 voitures pour 1.000 habitants, six fois moins que dans l’Union européenne, et ses consommateurs y sont non seulement solvables mais aussi friands de modèles bien équipés.

La production iranienne d’automobiles, qui était de 1,65 million d’unités en 2011, a fortement chuté à 740.000 en 2013 à cause des sanctions. Elle est repartie à la hausse pour atteindre 1,1 million de véhicules en 2014. PSA estime qu’elle atteindra 1,6 million en 2018 et deux millions en 2022.

« L’Iran est un pays clé dans la stratégie de développement de la région Moyen-Orient et Afrique, qui est le 3è pilier de croissance internationale de PSA » avec l’Europe et la Chine, a relevé l’entreprise mardi.

Le concurrent français de PSA, Renault, est de son côté resté en Iran pendant la crise sur le dossier nucléaire. Il a promis d’y intensifier ses activités « à un niveau significatif », tout en restant avare de détails.

Le groupe au Losange, dont les ventes en Iran ont atteint 51.500 véhicules en 2015 (+56,1%), a annoncé fin avril avoir enregistré une croissance de ses immatriculations de pas moins de 600% lors du premier trimestre dans le pays, y revendiquant 4,2% du marché.

SOURCE : AFP

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