« Les contrats à long terme d’importation de gaz d’Enel avec l’Algérie ont commencé à expirer cette année et nous sommes en pourparlers pour les remplacer par de nouveaux contrats non liés au prix du pétrole, a déclaré hier M. Francesco Starace, Président et Directeur général de l’entreprise italienne Enel à Reuters.
Il a précisé que « notre intention n’est pas de les annuler mais de les remplacer par des contrats différents qui ne sont plus liés au pétrole ». Les importateurs européens de gaz ont considérablement dilué les niveaux d’indexation du pétrole dans leurs contrats d’approvisionnement en gaz après avoir subi de lourdes pertes lorsque les prix du pétrole étaient élevés.
Starace a déclaré que « d’autres contrats d’approvisionnement en gaz à long terme signés il y a 20 à 25 ans devraient être renégociés au cours des cinq prochaines années ». Toutefois, M. Starace a refusé de divulguer la valeur des contrats algériens en cours de négociation.
Pour rappel, l’Algérie est l’un des principaux fournisseurs en gaz des pays européens, qui ont estimé qu’en raison des écarts de prix entre le pétrole et le gaz, les contrats à long terme sont moins rentables et ne reflètent pas la réalité du marché gazier. C’est dans ce contexte que les clients européens de l’Algérie avaient exprimé leur volonté de renégocier ces contrats à long terme.
L’Algérie se retrouve ainsi dos au mur devant l’insistance de ses partenaires européens et une demande interne en constante croissance en termes de consommation de gaz. Il est à noter que derrière la renégociation de ces contrats de cache aussi la volonté des pays européens de réduire leur dépendance au gaz russe.
Par ailleurs, le premier contrat à long terme a été signé par Sonatrach en octobre 1994 avec le groupe italien ENEL, en vue de l’achat de gaz sur 20 ans. L’accord portait sur la livraison de 4 milliards de mètres cubes de gaz chaque année à partir de 1995. En 2006, un nouvel accord a ensuite été signé pour la réalisation d’un gazoduc reliant l’Algérie à la Toscane en Italie.
