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Le développement africain du microcrédit induit une forte demande en outils d’évaluation de risques spécifiques

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Les solutions de micro-crédit continueront de progresser dans une Afrique où l’inclusion financière demeure un objectif, avec des banques qui rechignent à engager de la ressource et des risques pour prêter à de petits opérateurs, ont fait savoir des experts, dans le cadre du CreditInfo Global Forum sur les risques de crédit qui se déroule depuis deux jours à Marrakech.

« Au départ nous pensions que ce serait difficile, mais à mesure que nous progressons, on peut bien voir que la demande va croissante, et surtout que le niveau de délinquance des emprunteurs est en baisse. Nous sommes aujourd’hui présents dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, centrale et de l’est, avec des solutions spécifiques », a confié à Ecofin un de ces experts, sollicitant l’anonymat, car engagé sur des discussions sensibles avec des régulateurs de ce domaine.

Le leadership africain de ce secteur des microcrédits utilisant des technologies simples comme le téléphone mobile, est porté par le Kenya. Tiré par l’opérateur de téléphonie Safaricom et la bienveillance du gouvernement local, ce type de services permet aujourd’hui à des millions de personnes de bénéficier d’appuis financiers ponctuels pour des cas d’extrême urgence, mais d’un montant global qui atteint des centaines de millions $.

En Afrique centrale, notamment au Cameroun, qui en est la première économie, ce système n’est pas encore vécu sous sa forme transfert en cash. Mais les opérateurs de téléphonie mobile permettent déjà à leurs clients d’emprunter du crédit de communication, qu’ils remboursent à la prochaine recharge avec un taux d’intérêt proche de 10%. Même si cela ne représente pas un transfert en argent liquide, des observateurs s’accordent à dire que cela représente un service de crédit.

Au Nigéria, certaines fintech travaillent sur d’autres types de services de microcrédit, comme le prêt pour régler des factures d’électricité ou certains types d’achats. De nombreuses banques ont digitalisé leurs services, mais davantage dans une optique de réduction des coûts. Pour les demandes de crédits, une descente dans des agences reste necessaire, avec la possibilité de recevoir un refus.

Le profil des emprunteurs aura changé d’ici 2020

« Il est évident que le client de la banque, l’assurance ou tout autre emprunteur de demain, aura un profil différent d’ici 2020. Au delà des services de connectivités, il faudra véritablement engager une relation avec lui sur toute la chaine de service, afin de s’assurer qu’on le comprend parfaitement », assure G. Uzkuraitis, un des stratégistes chez D&B, une firme offrant des services de crédit bureau et qui est présente dans plusieurs pays africains

Ainsi, la progression du microcrédit en Afrique subsaharienne s’accompagne d’un ensemble de défis et d’opportunités. Ces défis concernent la capacité pour les régulateurs de suivre l’évolution technologique. L’expérience du chaos provoqué par le tranfert d’argent à l’étranger à partir du Cameroun, montre bien l’ampleur des défis à surmonter.

Au niveau des opportunités, cela ouvre des perspectives durables pour des sociétés de bureau crédit, qui pourront offrir des services d’identification de bons prospects. CreditInfo pour sa part a marqué son engagement à accompagner le secteur, grâce notamment aux solutions qu’elle a développées afin de mieux cerner le demandeur de crédit, et de bien évaluer son profil psychologique. Si des participants y ont trouvé de la pertinence, certains s’interrogent sur la capacité à protéger des données personnelles qui seront compilées dans ce contexte.

Ecofin

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