Dans cet entretien, le président de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) MSouilah, réagit à la dernière décision de libérer les marchandises importées. L’Union a accueillie la nouvelle avec soulagement, selon lui, car elle a reçu des centaines, voir des milliers de plaintes de la part de certains importateurs. Cette décision, va contribuer, selon MSouilah à éviter des pertes pour les importateurs, et va équilibrer le marché en produits qui étaient en manque et surtout va aider à baisser les prix de certains produits qui se sont envolés dernièrement
Algérie-Eco : suite aux dernières instructions du Président de la République, le ministère du Commerce a ordonné la libération “sans délais” des marchandises importées avant l’instauration du régime des licences et qui sont en souffrance dans les zones sous douane. L’Association des banques et établissements financiers (Abef) a en effet demandé le 10 août aux banques de domicilier les importations des marchandises concernées. Que pensez-vous de cette mesure ?
M.Souilah : Nous ne pouvons que se réjouir d’une telle décision. C’est une décision qui va régler beaucoup de choses à commencer par équilibrer le marché local en produits dont certains étaient en manque, mais le plus important c’est de baisser les prix qui se sont envolés ces dernières semaines à cause de ce problème. Nous savons que depuis l’instauration de la décision faisant état d’interdire l’importation de certains produits, et bien, les containers se sont entassés dans les ports du pays et se sont des marchandises qui ont été commandées bien avant l’instauration de la décision de l’Abef. Les pertes pour les importateurs sont estimées à des millions de dinars, selon l’association, surtout dans les ports d’Alger Annaba, Oran et Skikda. Nous avons reçu, c’est-à-dire l’UGCAA, des milliers de plaintes de la part de certains importateurs qui dénonçaient ce fait et qui ont enregistré des pertes considérables.
Comment a été la réaction de l’UGCAA face à cette situation ?
Bien sûr nous ne sommes pas restés les bras croisés, nous avons tout de suite réagit et cela fait deux semaines que nous avons envoyé une lettre au Premier ministre exposant le problème des importateurs et expliquant le cas de ces marchandises. Je confirme surtout que l’UGCAA n’est pas contre la décision du gouvernement, mais demande juste que celle-ci soit appliquée après sa sortie et pas avant, afin d’éviter des désagréments et des pertes pour les importateurs et des perturbations du marché intérieur. Il faut dire aussi que certains importateurs ont pris l’initiative de soumettre des rapports pour exposer leurs problèmes. Le Président de la République a bien reçu ces rapports, et nous le remercions d’avoir réagit aussi vite, afin d’éviter le pire.
Vous confirmez aussi que ce problème a eu des conséquences sur les prix de certains produits qui se sont envolés du jour au lendemain ?
Absolument, le blocage des marchandises au niveau des ports a fait que le marché a connu perturbations en matière d’approvisionnement de certains produits, ce qui a engendré la hausse des prix. Il faut savoir que des milliers de containers étaient bloqués au niveau des ports et certainement certains produits sont affectés concernant la date de péremption. Donc nous constaterons que des importateurs vont connaitre ce problème c’est-à-dire avoir des pertes à cause du problème d’invalidation de leurs produits importés. Et leurs déblocage va certainement régler la situation d’autres importateurs, surtout rééquilibrer les prix sur le marché.
Sur un autre sujet, celui de l’approche de l’Aïd El Adha. Le ministère du Commerce a publié la liste des commerçants qui seront réquisitionnés durant cette fête religieuse. A Alger seulement en parle de plus de 4600 commerçants qui seront mobilisés. Quel rôle va jouer l’UGCAA dans ce sens ?
Comme à chaque fête religieuse ou nationale, l’UGCAA tente de sensibiliser au maximum les commerçants pour respecter la permanence. Je confirme que pour l’Aïd El Adha, la permanence sera respectée à 100%. Les boulangers nous ont confirmé que le pain ne manquera pas durant les deux jours de la fête, même cas pour le lait, et les légumes, car nous avons demandé aux commerçants de marchés de gros de stocker des quantités de fruits et légumes pour une durée de trois jours afin qu’il n’y ait pas pénurie. Nous avons même demandé à certains bouchers d’ouvrir car il y a certaines familles qui n’arrivent pas à acheter le mouton, mais plutôt de la viande. Donc je rassure les consommateurs qu’il n’y aura ni pénurie de pain, ni celle du lait, ou légumes.
