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Libye: Pour des raisons économiques et sécuritaires, l’Algérie mise sur le maréchal Haftar

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L’option de l’Algérie pour le maréchal Khalifa Haftar se confirme. Un message de félicitation lui a déjà été transmis par le Chef de l’Etat pour sa victoire sur les djihadistes dans le très convoité croissant pétrolier de Benghazi.
Washington, Paris et Londres n’ont également pas tardé à lui manifester leur soutien, fragilisant du coup le gouvernement d’Al Seradj pourtant reconnu par l’ONU comme seule autorité légale de la Libye.
L’avancée victorieuse du maréchal vers le reste du pays se poursuit avec la certitude de libérer d’autres régions (notamment Tripoli et Misrata) des poches djihadistes qui ne bénéficient plus du soutien financier du Qatar contre lequel se sont ligués plusieurs pays arabes et de négocier en fin de parcours en position de force la prise de pouvoir. L’aide discrète mais très efficace de la Russie ne serait pas, affirment certains observateurs, étrangère aux succès militaires des troupes du maréchal Haftar auxquelles les milices rebelles sont, de plus en plus nombreuses, à se rallier.
Si la Russie a effectivement intérêt à s’impliquer militairement dans le conflit libyen pour ne pas subir le même sort qu’en Syrie aux premières années du conflit, l’Algérie voisine à des intérêts encore plus importants à défendre.
Il y a d’abord, l’enjeu sécuritaire dû au partage d’une longue frontière terrestre par laquelle pourraient s’infiltrer de dangereux groupes terroristes et l’attaque meurtrière du complexe gazier de Tiguentourine en avait apporté la preuve.
Avoir comme allier une armée libyenne forte et disciplinée comme celle aux ordres du maréchal Hafter constituerait pour les autorités algériennes le meilleur gage de sécurité.
Il y a aussi, de gros intérêts économiques à préserver avec ce pays qui recèle d’énormes gisements pétroliers que l’Algérie pourrait continuer à développer encore davantage en partenariat, à la faveur d’un rapprochement politique auquel le soutien au futur leader libyen pourrait grandement contribuer.
Comme au temps de Mouamar Kadafi, l’Algérie et la Libye pourraient avoir  une politique commune à faire valoir notamment lors des sommets de l’OPEP où se fixe la répartition des quotas de production.
Outre la coopération en matière d’hydrocarbures il y a, aussi et surtout, la reconstruction de la Libye, fortement endommagée par la guerre et à laquelle les entreprises algériennes pourraient participer, notamment, en cette période de restriction des commandes locales. L’expérience en vaut la peine car nos entreprises y gagneraient, non seulement en chiffres d’affaires, mais également, en apprentissage d’activité à l’international.
Le rapprochement avec la Libye du Maréchal Haftar  constituerait, enfin, une occasion idéale pour relancer le processus de construction de l’Union Économique du Maghreb longtemps compromise par l’éternel désaccord avec le Maroc.
Avec la Tunisie qui sera certainement partante pour un tel accord, le démarrage à trois (Algerie, Libye, Tunisie) de ce grand Maghreb pourrait rallier à terme le Maroc et la Mauritanie.
Les intérêts communs entre notre pays et la Libye voisine étant inestimables, un politologue algérien a même évoqué la possibilité que le premier geste de reconnaissance de la prise de pouvoir du Maréchal Haftar soit effectué par une haute personnalité de l’Etat algérien qui se rendrait expressément à cet effet à Tripoli, comme l’avait fait le défunt président Houari Boumediene en octobre 1969, pour reconnaître officiellement le régime du colonel Kedafi qui venait de renverser le roi Idriss 1er.
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