Accueilla deuxAli Haddad, a-t-il été piégé ?

Ali Haddad, a-t-il été piégé ?

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Le FCE a publié aujourd’hui, la lettre d’invitation adressée le 13 juillet en cours par le ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale à Ali Haddad, président de l’organisation patronale pour assister à la cérémonie de remise de diplômes aux étudiants de l’Ecole supérieure de la sécurité sociale, en précisant que l’événement se déroulera le 15 juillet.

Une étape programmée de la visite d’inspection du premier ministre Abdelmadjid Tebboune dans la capitale. Ali Haddad ne s‘est donc pas imposé et ne s’est pas introduit de lui-même comme on a pu le croire mais a été bel et bien invité. Mais alors que doit-on comprendre ?pourquoi a-t-il été convié, s’il est indésirable ? Il est difficile de croire que les services de la primature n’étaient pas au courant vu que la liste des invités est scrupuleusement scrutée et vérifiée ne serait-ce que par mesure de sécurité. Ali Haddad, a-t-il été piégé ?

Un déplacement d’un premier ministre ne peut se faire à la légère. De toute évidence, il ya comme un acte prémédite derrière cette invitation qui ne semble pas à première vue innocente. L’affront public qui lui a été infligé semble découler d’une intention avérée. Les mises en demeure qui ont ciblé ses projets  et la suite des événements le confirme.

La cascade de désaveux des organisations patronales dont les représentants étaient présents selon le FCE après la réunion à huis clos, une erreur stratégique et de communication comme sait en faire le FCE, a été fatal pour le patron de l’ETRHB. Le lâchage a connu un nouveau style mais la méthode reste la même.

Le procédé a fonctionné : d’abord, l’humilier devant la foule, le laisser croire qu’il est soutenu en lui accordant une autorisation pour organiser sa réunion dans un hôtel relevant du secteur public, avec une célérité étonnante alors que d’autres ont tout le mal du monde à avoir une autorisation ou une réservation dans ce même hôtel pour mieux le discréditer en dernier lieu.

Ali Haddad devenu gênant par ses comportements démesurés, a pris trop de place et sa propension à paraître et briller devant les officiels et parfois en leur volant la vedette. D’autres raisons peuvent être également derrière ce lâchage mais elles demeurent dans les arcanes. Il y aura certainement d’autres victimes expiatoires au sein de la clientèle du régime pour faire peau neuve.

Le stratège qui a monté ce scénario n’a pas été cherché très loin. Toute cette politique-spectacle, ces intrigues de coulisses, auxquelles on est habitué, font que la scène politique qui s’emballe, ressemble à une arène romaine où évoluent les gladiateurs, avec une bonne acoustique qui amplifie les bruits de combats. Est-ce une lutte de clans en prévision des rendez-vous électoraux notamment la succession à la tête de l’Etat ? tout porte à le croire vu la proximité de ces échéances. Le lâchage systématique des « courtisans » est devenu la marque de fabrique du régime. Il suffit juste de convoquer certains événements passés. Qu’est-t-il advenu du Général Toufik, Saâdani, Belkhadem et autres, hissés en haut du pinacle avant de tomber en disgrâce sans ménagement?

Le communiqué laconique en guise de réponse au conclave du patronat et du Sg de l’Ugta qui s’offusquaient « du traitement réservé » au patron des patrons, n’est pas du tout convaincant pour les observateurs avisés.

La réplique qui se veut cinglante  au front anti- Tebboune peut facilement être battu en brèche « la consécration du principe de la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent est inscrite dans le plan d’action du gouvernement qui a été approuvé par le président de la République lors du conseil des ministres et adopté par les deux chambres du parlement » indique le communiqué. Cependant, c’est un secret de polichinelle que le personnel politique est connu pour verser dans les affaires. A l’hémicycle Zighout Youcef y siègent quelques uns au sein des partis au pouvoir composant la majorité parlementaire.

La vérité, est que si réellement, il ya, ce qui est espéré par le peuple, une opération « mains propres » derrière cette avalanche de changements au sein des institutions, elle devrait toucher, avec « effet rétroactif » tous ceux qui se sont servis dans les caisses à commencer par les grosses pontes intouchables, sans rendre des comptes et en  finir avec l’impunité.

L’instauration d’un Etat de droit passe par une démocratie réelle, une égalité et une justice qui frappe tous ceux qui osent toucher aux deniers publics ou s’accaparent de ce qui ne les appartient pas à commencer par ceux qui gèrent ou qui ont géré ces deniers. C’est à ce moment là, qu’un lien de confiance sera établi et qu’un consensus national sera possible.

 

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