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Quand les législatives servent de tremplin pour la succession de Bouteflika

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Les élections législatives du 4 mai revêtent un caractère d’extrême importance notamment pour les deux années à venir en prévision de la succession du président Bouteflika. Mais ceux qui croient que l’abstention ou le boycott chambouleront les desseins qui se profilent à l’horizon, se fourvoient  admirablement croyant entacher la légitimité du régime en dépit du fait que l’on assiste passivement à la déconfiture de la classe politique.

La fraude a été bien et profondément installée durant les précédentes mandatures qui n’ont pas eu à souffrir de quelque déstabilisation mais qui ont surtout, occasionné l’émergence de façon alarmante, du règne de la médiocrité et de l’incompétence. L’abstention est le prétexte idéale pour qu’elle perdure.

La question de la légitimité qui se pose depuis 1962 n’a pas été réglée et ne le sera sans doute pas avant l’extinction de la rente qui s’amenuise dans les caisses et la disparition de ceux qui en ont fait un moyen de stabilité sociale pour se maintenir au pouvoir. Ils ont en même fait des émules par la cooptation et la distribution de postes au sommet de la nomenclature dirigeante et dans la sphère économique.

Jusqu’à présent les institutions se sont bien accommodées de cette situation et en l’absence de véritables contre-pouvoirs, l’administration sévit en chape de plomb repoussant et acculant à ses derniers retranchements toute forme d’émancipation. Le projet socio-économique adossé à une vision politique claire n’étant pas dans le lexique des dirigeants, ni même dans le texte fondamental cousu sur mesure pour répondre au désidérata d’individus et de clan, difficile dans ce cas-là, d’entrevoir une voie salutaire.

La gestion opaque et centralisée du pouvoir a eu pour conséquence dévastatrice la méfiance envers les politiques de l’Etat  et la défiance envers tout discours contradictoire aussi censé soit-il.

La scène politique qui s’emballe pour préparer  la prochaine législature, prépare également dans son sillage, la prochaine présidentielle mais le jeu semble être restreint et  circonscrit à quelques initiés, issus du sérail qui avancent déjà leurs pions.

Sellal et Ouyahia, pour ne citer que ceux-là, car leur duel sent le souffre alors qu’ils sont censés faire partie du même camp, ont investi l’arène donnant l’impression qu’ils  mènent la bataille de l’élection présidentielle. Avec la différence que le premier, joue, avec les moyens de l’Etat mis à sa disposition durant ses nombreuses pérégrinations à travers le pays, à vanter la politique de son gouvernement, une double mise. L’une pour être reconduit à la tête de l’exécutif et l’autre pour mettre un pied à l’étrier pour la course à El Mouradia.

La campagne électorale pour les législatives, s’est déroulée à couteaux tirés, dans la déliquescence d’une sphère politique rangée par des procédés honnis. Le débat politique ayant été caractérisé par des slogans creux, la propagande et des promesses qui d’expérience, ne seront jamais tenues. Ce n’est point la confrontation d’idées nouvelles ou de programmes rationnels et avisés qui ont prévalu mais la course effrénée vers les sièges et les privilèges. Un parlement devant veiller à l’intérêt suprême du peuple se mue en Arlésienne.

De toute évidence, les mêmes causes induisent les mêmes effets et l’hémicycle de Zighoud youcef  aura encore à recevoir dans ses travées, les mêmes comportements ataviques, hypothéquant le changement pacifique auquel, on n’a eu de cesse d’appeler pour éviter au pays de connaitre un avenir incertain.

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