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Opération de promotion à Paris pour l’investissement en Algérie

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L’ANDI a plaidé jeudi à Paris pour pousser les porteurs de projets français et franco-algériens à investir en Algérie, pour relever un niveau jugé actuellement « très insuffisant » par les responsables économiques algériennes.

Une réunion avec des investisseurs français a été organisée jeudi dans les locaux des Champs Elysées du cabinet international d’avocats LPA-CGR. LPA-CGR Avocats dispose de dix bureaux dans le monde dont un en Algérie, piloté par l’avocat Chems-eddine Hafiz, figure de la communauté algérienne en France.

Après que le chargé d’affaires de l’Algérie en France, M. Saïd Moussi, eut souligné l’importance de faire connaître les nouveaux textes pour contrer « les images stéréotypées » relayant la fausse idée d’une difficulté d’investir en Algérie, M. Branki, Directeur des études et chef de la division « promotion des investissements » à l’ANDI, a expliqué en détail les nouvelles dispositions du code des investissements adopté en août 2016. Le « carnet de l’investisseur », véritable vademecum de la création d’entreprise publié par l’ANDI, avec une version numérique, a été diffusé à cette occasion. Mme Naima Kara, directrice de la division des IDE au ministère de l’Industrie et des Mines, a participé à la réunion.

M. Branki a souligné les avantages douaniers et fiscaux accordés aux investisseurs étrangers, les nouvelles facilités pour rapatrier les dividendes ainsi que l’égalité de traitement garantie par la Constitution entre opérateurs nationaux et étrangers.  Il a ajouté que l’ANDI s’était restructurée pour faciliter les procédures et aider les entrepreneurs, même après l’opération d’investissement. En moins de 15 jours, a-t-il expliqué, il est possible de mener à bien un projet d’investissement avec l’enregistrement d’une société de droit algérien. En un mois, l’obtention d’un terrain peut être assurée, grâce à la coordination entre les autorités centrales et celles des willayas.

Il a regretté la faiblesse des projets émanant d’investisseurs français. En 15 ans, seulement 163 projets de productions de biens de services ont été enregistrés, pour un investissement de 324 milliards de dinars, et 22 755 créations d’emplois.

Au cours d’un débat avec les investisseurs participants, M. Alexandre Kateb,   économiste et membre de la « task force » qui conseille le premier ministre Abdelmalek Sellal, a estimé que les obstacles ne sont plus au niveau des réglementations, qui sont plus favorables que dans beaucoup d’autres pays. « C’est la réglementation sur les changes qui sont le véritable problème et l’Algérie a pris du retard sur la moyenne des pratiques internationales ». Il a estimé qu’il y avait « « une vraie écoute des services de l’Etat » pour progresser dans ce domaine. Il a également jugé très utile le travail de cartographie qui va être publié par la Chambre algérienne de Commerce et d’Industrie pour présenter le potentiel économique algérienne dans toutes les wilayas. Le comité de veille mis en place au niveau du Premier Ministre lui paraît aussi très efficace.

Me Chems-eddine Hafiz a insisté sur la question du rapatriement des dividendes, qui soulève de nombreuses questions chez ceux qui envisagent d’investir en Algérie. Il a rappelé que de nombreux excès avaient été enregistrés dans le passé, avec des entreprises investissant très peu et réexportant beaucoup de capitaux. Il a estimé que la situation était maintenant très facilitée à condition de bien respecter les procédures, notamment d’enregistrer très officiellement l’investissement de départ pour obtenir plus tard le droit de réexporter les bénéfices nets retirés. Il a souhaité aussi que la règle du 49-51, qui est fixée par les lois de finances et non plus par le code de l’investissement, puisse être allégée dans certains secteurs qui s’accommodent mal de telles contraintes.

Les intervenants ont aussi jugé que la future loi sur les partenariats public-privé pouvait offrir de nouveaux espaces pour les investissements étrangers.

Dans un entretien avec Algérie-éco, M. Branki, Directeur à l’ANDI (Agence nationale de développement de l’investissement), a souligné qu’il était venu pour « lever certaines incompréhensions ».

« Les pouvoirs publics algériens, a-t-il dit, souhaitent aller plus loin dans la promotion de l’investissement. Comme dans tous les pays qui avaient une recette pétrolière importante mais qui est aujourd’hui en baisse, les autorités économiques sont décidées à donner la dimension nécessaire aux investissements étrangers.

Le code adopté en août 2016 dans le cadre de la loi 16-09 définit trois axes prioritaires :

  • mettre en place des dispositifs qui encouragent l’investissement à la fois dans des secteurs prioritaires ( agriculture, industrie -notamment automobile et énergies renouvelables- tourisme) et dans des territoires auxquels sont accrochés des avantages particuliers (nord du pays, hauts plateaux, grand sud).

  • éclaircir certains points soumis à questionnement, notamment le transfert des dividendes. Ce problème de l’éligibilité et du transfert des capitaux une fois le bénéfice acquis, est maintenant levé. Le code a clairement défini les seuils d’éligibilité qui permettent la transférabilité quasi systématique

  • réorganiser l’institution en charge de l’investissement, l’ANDI, pour accompagner l’investisseurs, l’assister, lui donner les encouragements nécessaires.

Je suis venu dire à nos amis investisseurs et porteurs de projets que le temps est venu de « sauter le pas ». La réponse française est très insuffisante par rapport au potentiel existant, notamment compte tenu de l’importance de la communauté franco-algérienne qui peut assurer un rôle de passerelle. Il y a une proximité entre la France et l’Algérie, beaucoup d’atouts qui peuvent être mis en valeur. Le nombre de projets enregistrés depuis 2002  -à savoir 163- est très faible, si on le compare par exemple à ceux avec l’Espagne ou l’Italie. La marge de progression est donc très importante.

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