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Inflation, spéculation, dévaluation du dinar: Le pouvoir d’achat des algériens en chute libre !

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Tout a augmenté en Algérie, sauf les salaires des travailleurs, qui depuis l’annonce de la suppression de l’article 87 Bis du code de travailleurs, en 2015, censée impacter positivement la situation des salariés, les revenus n’ont connu aucune évolution, au contraire, il y a eu régression.

Alors que les effets de la crise pétrolière, imposent au gouvernement d’instituer des augmentations tous azimuts des taxes et impôts pour redresser la situation, c’est du moins, ce qui a été retenu dans la loi de finances 2017 et confirmé lors de la 20e tripartite, les indicateurs économiques pointent dangereusement le nez vers le bas notamment avec la fonte dangereuse des réserves de change.

Résultat d’une politique attentiste qui ne trouve comme échappatoire que la réduction des importations dont l’effet pervers direct est la spéculation qui met à mal le pouvoir d’achat des algériens notamment ceux qui ont un revenu bas et même moyen et Dieu sait combien ils sont nombreux.

Sur le terrain et en pratique, c’est l’effet Domino. La réaction des entreprises et des commerces, face à cette situation est prévisible. Ils répercutent les augmentions de taxes sur les prix de leurs produits pour rentrer dans leurs frais.

Le dernier fusible qui va amortir les disgrâces de cette gestion et griller son portemonnaie est le consommateur. 

«  comme d’habitude, c’est le salarié qui payera les pots cassés, on entend depuis des années des promesses d’amélioration des conditions sociaux professionnelles, de la protection du produits national, de grands projets structurants qui vont créer de la richesse et de l’emploi, mais on se retrouve aujourd’hui, à payer des produits fabriqués localement plus chers que ceux importés, de l’ail à 1200 dinars, de la pomme de terre à 80 dinars, des voitures made in Alegria, 40% plus chères, et on demande au citoyen de contribuer à l’essor de l’économie nationale » s’indigne Abderrahmane, un fonctionnaire dans une entreprise étatique.

La notion même de pouvoir d’achat perd énormément de son sens, il n’y a plus de pouvoir juste des achats, quand devant le prétexte de mobilisation, de résistance à la crise, on sacrifie, le salaire du travailleur sur l’autel de la citoyenneté. Le travailleur  va se démener pour faire des coupes sombres sur son budget familial pour essayer d’assurer les besoins alimentaires car il ne reste plus rien ni pour thésauriser, ni pour se divertir.

La politique des salaires absente du débat

L’inflation engendrée par la dépréciation du dinar et la spéculation des barons de l’informel devient de plus en plus pesante face à l’inertie du gouvernement qui ne fait rien pour redresser la situation.

« Je ne comprends pas comment, on peut espérer une relance économique basée sur la diversification et sur la promotion de la production nationale, lorsque le pouvoir d’achat des algériens, se réduit continuellement, il n’y a pas de production, si il n’y a pas de consommation » nous dit clairement un chef d’entreprise.

Que ce soit lors de la célébration du 24 février ou la tenue de la 20e tripartite, rien n’a été annoncé concernant un éventuel relèvement du SNMG, encore moins une augmentation des salaires, crise financière oblige.

Et même le crédit à la consommation ne pourra pas profiter à tout le monde vu les prix des produits et les taux bancaires pratiqués. Pour les smicards, c’est de l’utopie « comment voulez-vous que je contracte un crédit, alors que je n’arrive même pas à acheter des médicaments pour mes enfants » nous confie Hamid, un père de famille, ouvrier de son état.

Nul besoin d’aller chercher dans les analyses profondes des experts et des acteurs de la scène économique, ces derniers ne s’en cachent pas. Moult déclarations chaudes ont caractérisé cette dernière tripartite, convergeant pour la plupat, vers le constat d’incertitude et de flou.

Risque de malnutrition et dangers sur la santé publique

Mustapha Zebdi, président de l’Association et protection du consommateur de la wilaya d’Alger (Apoce), fait un constat amer « la dépréciation du dinar  est un vécu de tous les jours, tout le monde a constaté une augmentation des prix, que ce soit pour les produits locaux ou importés. La dévaluation du dinar est malheureusement en train de toucher négativement le pouvoir d’achat du consommateur ».

« Le problème, poursuit-il, est qu’on est entrain d’observer sur le terrain une hausse des prix qui n’est pas proportionnelle à la dévaluation du dinar. Certains opérateurs économiques se cachent derrière la dévaluation du dinar, alors que cette dernière n’explique pas à elle seule, l’ampleur de la hausse » nous explique M.Zebdi.

Indiquant que le travail de l’Apoce consiste justement à dénoncer ces pratiques « nous ne voulons pas que la dévaluation du dinar soit l’arbre qui cache la forêt. Nous appelons les pouvoirs publics à intervenir, pour freiner cette folie qui s’est emparée du marché, et d’instaurer une régulation. Nous avons demandé que la marge bénéficiaire des produits entrant dans le cadre d’une bonne nutrition du citoyen, soit plafonnée, notamment les fruits et les légumes de saison, et ce en plus d’un accès aux soins »insiste notre interlocuteur.

Interrogé sur les effets négatifs de la dévaluation du dinar et de la spéculation, sur la consommation et par conséquent sur la production nationale, M. Zebdi considère qu’il y’a également d’autres dangers « non seulement le pouvoir d’achat, donc la consommation et la production, vont être sérieusement impactés, mais on risque de subir un danger de santé publique. Ils ne sont pas nombreux les salariés qui peuvent se permettre aujourd’hui de manger deux fruits par jour. Et pour preuve, je peux vous dire, qu’actuellement, la production nationale la plus prospère est celle des dérivées de lait. Actuellement, les yaourts et autres dérivées, sont devenus le fruit de table, le dessert de l’algérien »conclut-il.

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