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Nouad Mohamed Amokrane, expert en agronomie : « Il faut des pôles de production intégrés pour développer la filière oléicole »

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Rencontré lors du Salon Oliva Med Mag, qui se tient du 22 au 25 février, à la Safex, Nouad Amokrane Mohamed, expert en agronomie, fait partie de ceux qui considèrent que les potentialités oléicoles sont sous-exploitées. Selon lui, parler d’exportation demeure prématuré, tant que la traçabilité et la qualité de l’huile d’olive n’aient pas été atteintes. Dans cet entretien, il a bien voulu nous livrer son analyse.

Algérie Eco : Comment se présente, selon vous, la filière oléicole en Algérie ?

De prime abord, il faut positionner l’Algérie dans le pourtour de la Méditerranée, l’espace de l’olivier à 98% sur le plan mondial. A cette échelle, nous sommes loin en termes de production, de rendement et de superficie cultivée, et ce, en se comparant seulement avec la Tunisie.

Il faut savoir qu’on fait plus dans la cueillette des olives, que dans le respect de l’itinéraire technique des plants. Ce système de production, couplé aux facteurs de vieillissement des arbres (70% des oliviers ont plus de 50 ans de vie), sont les deux paramètres qui entravent la productivité escomptée.

Certes, un saut a été constaté durant ces deux dernières décennies, illustré par un passage de 160 000 à 450 000 hectares de superficie cultivée, en sus, de l’objectif d’atteindre 1 million d’hectares envisagé par le gouvernement algérien, permettent d’espérer un meilleur essor pour la filière.

Est-ce suffisant, selon vous ?

Non, cela reste insuffisant. Il faut des vergers dépassant les 100 HA, englobant des pôles de production intégrés, versés dans l’intensification de la production ; sont à même de développer la filière oléicole, c’est à partir de cet aspect qu’on peut parler de développement de cette filière. Cette option commence à déjà porter ses fruits, au Sud et dans les Hauts-Plateaux, ou des vergers de 1000 ha ont été plantés.

Ce sont ceux-là qui vont réhabiliter la filière, et assurer une production de taille à se diriger vers l’exportation. Car, il faut de la traçabilité et de la qualité du produit, afin que les marchés extérieurs nous ouvrent leur bras. Et que pour ces deux facteurs soient de mise, l’investissement doit être débarrassé des lenteurs bureaucratiques.

Le grand challenge c’est l’agriculture économique, qui assurera la compétitivité et, partant, la réduction des prix du litre d’huile d’olive. L’investissement dans les sous-produits de l’huile est aussi un créneau porteur. Malgré les contraintes, la filière oléicole est sur la bonne voie.

L’accompagnement et même la mécanisation sont également les deux volets à mettre en œuvre par les instances compétentes. Et à ceux qui déclarent que la mécanisation ne peut être généralisée, nous leur rétorquons : si, il y a toujours des adaptations

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