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Le spectre de l’austérité a plané sur l’année 2015

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L’année 2015 a été très difficile pour une économie algérienne dépendante d’une matière première dont les prix ont perdu plus de 60% de sa valeur depuis un an.

Le pétrole principale ressource en devises du pays à hauteur de 97% a connu en 2015 ses niveaux les plus bas depuis 2004, tombant à moins de 35 dollars le baril. La dégringolade s’est tout de suite répercutée sur l’économie algérienne qui a vu ses exportations d’hydrocarbures baisser de plus de 42%.

Le creusement de la balance commerciale qui accusera avec la fin de cette année un déficit de plus de 10 millards de dollars et avec lui celui de la balance des paiement a grignoté une partie des réserves de changes qui devraient baisser à 151 milliards de dollars en 2015 contre près de 180 milliards il y a un an.

Cure d’amaigrissement

Face à l’amenuisement des ressources, le gouvernement a entrepris de réduire certaines de ses dépenses de fonctionnement et a annoncé le gel de tout les projets qui n’ont pas été lancés ou qui ne revêtent pas un caractère prioritaire. Le ministre de l’Habitat a ainsi assuré que son secteur n’était pas concernés. En revanche, en matière d’infrastructures, des projets d’hôpitaux ont été gelés. L’une des mesures préconisées était également la baisse des importations qui n’ont été que faiblement réduites, cependant. Les matériaux de construction, les médicaments, l’automobile ainsi que les produits alimentaires ont tous connu une baisse d’importation, même si le taux global n’atteint que 12% durant les onze premiers mois de l’année.

La loi de l’austérité

Avec l’entrée en vigueur des licences d’importations pour lesquels le texte de mise en oeuvre vient juste d’être publié dans le journal officiel, le gouvernement peut espérer réduire davantage les importations en 2016, en même temps que de voir ses ressources grossir grâce a la loi de finances 2016 qui prévoit des hausses de certaines taxes comme celles appliquées aux produits pétroliers, ainsi qu’une hausse de l’électricité. Le gouvernement a toutefois assuré qu’il ne renoncera pas aux transferts sociaux qui atteignent dans cette loi plus de 1800 milliards de dinars. Pas sûr que ce soit suffisant pour rassurer les ménages qui ont vu en 2015 une chute drastique de leur pouvoir d’achat avec une dépréciation du dinar qui lui a coûté plus de 20% de sa valeur, conjuguée à une hausse des prix à la consommation à près de 5%.

Notons aussi que la loi de finances a été aussi marquée par le tollé qu’elle a soulevée avant et après son adoption par le parlement. Certains partis politiques à l’image du Parti des Travailleurs y voient un danger aussi bien sur la paix sociale que sur l’économie du pays. L’article 66 qui prévoit la privatisation partielle des entreprises publiques au profit du privé national a été fortement décrié.

Sauvetage

En dépit de cette disposition, le gouvernement ne semble pas désireux de se séparer totalement du secteur public, d’abord parce qu’il a réfuté la privatisation des entreprises publiques stratégiques, ensuite parce qu’il a achevé l’année 2015 avec l’annonce de deux plans de développement d’urgences au profit de deux symboles du secteur public à savoir la SNVI et le Complexe d’El Hadjar. Ce dernier a été repris par l’Etat algérien qui le contrôle désormais à 100% suite au retrait de l’indien Arcelor Mittal.

I.K

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